Les stades du Sommeil
La définition du sommeil sur le plan neuro-physiologique s'appuie sur l'electro-encéphalogramme. C'est le résultat sous forme de tracé de l'activité electrique du cerveau. Très rapidement après l'invention de l'electro-encéphalogramme, des "formes graphiques" spécifiques sont apparues et ont permis de définir les stades de sommeil. Comme toute classification, il y a eu de nombreuses versions avant que les stades de sommeil soit actuellement définis de la manière qui suit.
Le Stade I ou Endormissement :c'est celui qui pose le plus de difficulté à identifier chez les mauvais dormeurs. On observe un ralentissement global de l'activité cérébrale qui commence à battre au rythme théta (4 à 7 fois par seconde).Ce ralentissement ne se fait pas d'une seule traite. Souvent le cerveau en veille calme présente des petites périodes de 3 à 4 secondes en rythme théta sans que cela initie durablement le sommeil. Au-delà de 30 secondes de rythme théta continu, on considère que le sommeil débute en stade I.
Du point de vue de l'expérience personnelle, l'endormissement n'est pas une transition qu'il est possible d'observer consciemment. En effet, quand on stimule un sujet pendant ses brèves périodes de rythme théta, il semble n'avoir aucune conscience de la stimulation. Il y a donc une amnésie de l'endormissement ou autrement dit, quand on dort on ne sait pas que l'on dort.
Le Stade II ou Sommeil Lent : c'est le stade qui occupe environ la moitié de notre nuit. Il fait le relais vers tous les stades de sommeil et aussi vers l'éveil. Il a été définit grâce aux figures graphiques appellées "fuseaux de sommeil" et "complexes K" associées à un rythme mixte de petite amplitude. Le sommeil lent constitue le 2 ème état neurologique fondamental et il est présent chez tous les êtres vivants dotés d'un cerveau.
Sur le plan subjectif, l'activité mentale est assez rare et il y a plutôt des pensées conceptuelles qui traverse l'esprit sans obligatoirement rester en mémoire.
Le Stade III ou Sommeil Profond : c'est le sommeil de récupération. Le sommmeil profond se met en place rapidement après l'endormissement pour être stable et continu pendant une bonne heure. Le cerveau est toujours en état de sommeil lent avec un rythme à onde delta, c'est-à-dire qu'il bat entre 0.5 et 2 fois par seconde. Des ondes synchronisées partent du centre du cerveau vers sa périphérie et inversement. Concrètement cela signifie que le cerveau est deconnecté du reste du corps sur le plan sensitif.
Sur le plan subjectif, l'état de conscience est minimal. Un réveil brutal pendant cette période peut-être très désagréable et induire une confusion. Le réveil peut aussi être très long et difficile comme après une sieste prolongée. C'est aussi pendant ce stade que l'on observe les crises de somnanbulisme.
Le Sommeil Paradoxal : c'est le sommeil du rêve découvert et longuement étudié par le Pr JOUVET Michel. A ce stade, le cerveau bat au rythme théta comme dans le stade I et il est associé à des mouvements oculaires rapides. Ce sont de véritables mouvements des yeux, vifs et amples, que l'on peut observer sous les paupières closes des réveurs. Le reste du corps est entièrement paralysé comme protection nécessaire à la réalisation concrète des mouvements révés.
Le rêve caractérise l'expérience subjective du sommeil paradoxal. Rares sont ceux qui n'ont jamais vécu l'expérience du rêve. Il reste énormément à découvrir sur ce phénomène que fantasme l'humanité depuis la nuit des temps.